Tangerine, de Christine Mangan

📚 Résumé :

Tanger, 1956. Alice Shipley n’y arrive pas.
Cette violence palpable, ces rues surpeuplées, cette chaleur constante : à croire que la ville la rejette, lui veut du mal.
L’arrivée de son ancienne colocataire, Lucy, transforme son quotidien mortifère. Ses journées ne se résument plus à attendre le retour de son mari, John. Son amie lui donne la force d’affronter la ville, de sortir de son isolement.
Puis advient ce glissement, lent, insidieux. La joie des retrouvailles fait place à une sensation d’étouffement, à la certitude d’être observée. La bienveillance de Lucy, sa propre lucidité, tout semble soudain si fragile… surtout quand John disparaît.
Avec une Tanger envoûtante et sombre comme toile de fond, des personnages obsessionnels apprennent à leurs dépens la définition du mot doute.

🖋 Mon avis :

Il y a du Talentueux Mr Ripley dans ce livre, mais avec un petit truc en plus. Ce « petit truc » n’est pas anecdotique. C’est Tanger. Tanger l’enivrante, la mystérieuse, l’enveloppante. C’est la ville qui impressionne et inhibe les uns, mais qui autorise aussi les excès des autres. Et quelque part dans ses rues, se joue une histoire de femmes.

Il y a Alice, une jeune anglaise perturbée, sous la coupe de son mari, effacée, engluée. Et puis il y a Lucy, son amie venue lui rendre visite, une jeune femme forte, sûre d’elle, téméraire. Tandis que l’une n’ose pas sortir, l’autre s’approprie la ville. Leur histoire a démarré ailleurs mais le fil ne s’est pas rompu. Ici, il reprend son tissage et le nœud se resserre. La toile sombre se déploie sous le soleil comme une chape de plomb. Et à contre-jour se dessinent les ombres.

C’est un huis-clos à ciel ouvert mais on manque d’air. Les murs sont dressés, non plus par la ville ou l’appartement, mais par les personnages eux-même. Manipulation, mensonges, folie… et puis la chaleur pesante du Maroc qui nous colle à la peau… Bientôt Tanger s’incarne et nous embarque. La tension monte, on s’interroge, on s’énerve. J’ai terminé ma lecture en apnée, agacée, révoltée. Et puis j’ai respiré. Et je me suis dit que c’était bien joué !

En bref, un très bon premier roman, un thriller psychologique machiavélique bien mené et vraiment prenant. Je remercie Netgalley et les éditions HarperCollins pour cette lecture.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s