📚 Résumé :
J’avais huit ans et j’ai décidé de partir un jour. J’ai choisi de ressentir. J’ai choisi de souffrir. À partir de là, je suis condamnée à cette histoire. »
Sujet inconnu, c’est, dans un style brut et très contemporain, l’histoire d’un amour qui tourne mal. Entre jeux de jambes et jeux de mains, l’héroïne de ce roman boxe, court, tombe, se relève, danse, au rythme syncopé de phrases lapidaires et d’onomatopées. Plus la violence gagne le récit, plus on est pris par cette pulsation qui s’accélère au fil des pages. Un roman écrit d’une seule traite, d’un seul souffle, dans l’urgence de gagner le combat, dans l’urgence de vivre, tout simplement.
🖋 Mon avis :
Des phrases comme des petits coups, de couteau, de cutter. J’ai lu Loulou Robert. Je voulais une histoire d’amour mais j’ai lu Sujet inconnu. C’est ça l’amour ? Elle se le demande aussi. Non, assurément. Pas toujours. Pas comme ça. Ici, l’amour étouffe. Asphyxie. Quand l’autre prend, tout. Ne laisse rien. Entoure, cerne, emprisonne. Mais elle reste, elle l’aime quand même. Elle est forte dit-elle. Elle se sépare, se coupe en deux. Tranchée. Elle l’aime. C’est trop, elle le sait mais comment faire autrement. Droguée à lui, à eux. Impossible de partir vraiment. Comme quand on éteint une cigarette le soir avant de se coucher et qu’on se jure qu’on en fumera plus. Et puis on se réveille et on oublie la veille. On fume. On aime. On s’en veut. On respire mal. L’odeur nous colle à la peau mais tant pis, on essaiera encore demain.
Femme-enfant loin des bras maternels, volontairement, mais pas si prête que ça peut-être. Elle ne sait pas qui elle est, elle se cherche et croit se trouver en lui, grâce à lui, avec lui. Mais elle se trouvera seule et ailleurs, dans les mots, ceux qu’elle écrit.
Je me suis fait mal en lisant. Chaque page, chaque phrase. Ça m’a surprise. Ça pique. J’ai lu comme on se blesse sur une feuille de papier. Des entailles. Cisaillé, sculpté, quel livre étrange…
Écrit d’une traite, lu de la même manière. Haché, vif. Brut. Et ça prend tout son sens au fur et à mesure des lignes. Écrit comme une urgence, les mots presque jetés, sortis vite mais bien. Un accouchement en quelques poussées. Comme s’il fallait que ça sorte. Comme quand on arrive, essoufflé, mais qu’on a besoin de tout raconter, tout de suite. Alors on raconte, les mots sortent entre deux souffles. Tout est dit. Il m’a fait mal Maman.
Une critique coup de cutter! Une critique qui dit le vrai, le mal, l’insupportable qu’on se force tout de même à suivre. Une critique qui ramène la violence au coeur de ce qu’il ne faudrait plus appeler Amour! Une très belle critique!
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Oh merci 🙏 !
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