Noir, affuté, ambiance gangster avec scotch on the rocks et baie vitrée donnant sur la ville. Nuit. Un long Halloween c’est du Batman de malfrats. C’est une enquête. Ce sont des ruelles sombres, des Borsalinos et des silhouettes découpées dans l’ombre. On entendrait presque grésiller les vinyles et s’entrechoquer les glaçons dans le fond des verres. Et tout ça presenté dans une édition aussi classe que les dessins… La qualité ressort autant des interviews de pré- et postfaces que du papier. Tout est superbement soigné.
Je vous le pitche vite fait : un nouveau méchant semble être arrivé à Gotham City. Il tue, vite et sans bavure, à chaque événement du calendrier. Une année d’enquête et tout l’univers de Batman est convoqué. Le Joker, Poison Ivy, Nigma… ils y sont tous.
Ça ne fait ni « Bang ! » ni « Bim ! ». Non. Ça fait Waouh ! Les dessins sont léchés, les couleurs économisées. On est sur du cinéma en quasi noir et blanc et c’est beau. Ça sent la cigarette, ça se joue en costard. Les femmes sont aussi belles que dangereuses et puissantes. Lipstick rouge, talons aiguilles, brushing impeccable, des mains de fer dans des gants de velours.
Est-ce que je vous parle aussi des pleines pages ? Non, parce qu’elles se regardent plus qu’elles ne se décrivent. Noir, blanc, et rouge sang. Ça tâche.
Et le Batman dans tout ça ? Homme d’affaires charismatique et tourmenté le jour, détective aux yeux sombres et aux sourcils froncés la nuit. Juste, intelligent, impressionnant avec ou sans la cape. Oiseau de nuit au profil de hibou. Laissez-moi vous dire que la pipistrelle de Gotham n’a pas fini de me séduire… « Mrs Wayne ? – oui, c’est moi. » ❤