Des mirages plein les poches, de Gilles Marchand

🖋 Mon avis :

Avant de dormir, certains sucent une pastille Vichy, boivent une tisane ou écoutent de la musique. Moi je lis. Et les recueils de nouvelles sont absolument parfaits à ce moment-là. Si, en plus, ce recueil est signé Gilles Marchand, laissez-moi vous dire que je suis certaine de passer un excellent moment.

J’ai donc pioché dans celui-ci, chaque soir, comme on plonge sa main dans un paquet de bonbons ou qu’on casse un carré de chocolat. Juste quelques lignes qui fondent sous les yeux et ouvrent l’esprit. Mes histoires du soir, celles qui finissent en douceur la journée et qui conditionnent, doucement, les rêves à venir. Pour apprécier l’auteur, il ne faut pas être trop cartésien. Il faut accepter de se laisser porter. Et à la nuit tombée, bien au chaud sous ses mots, plus rien n’est impossible. On s’évade.

Ecrivain-musicien, conteur-compositeur, Gilles Marchand n’écrit pas, il fait de ses mots une musique. Et moi j’ai valsé, enchantée.

C’est doux, joliment absurde, drôle parfois, mélancolique aussi. Ça mériterait une lecture à voix haute pour pouvoir fermer les yeux. Certains diront que ça ne va nulle part, je leur répondrai qu’au contraire, ça nous emporte loin. On part. Sur un bateau, en berçant une vieille lampe, avec des chaussures qui courent vite ou un slip qui fait bien l’amour. On a l’esprit libre. Alors on le laisse danser sur les mots, au gré des phrases, s’échapper. Et à la fin, quand les pieds reviennent doucement se poser, on se sent bien, plus léger, mais les poches pleines. Vous savez, c’est pas lourd un rêve, ça ne pèse rien. C’est comme un ballon rempli d’hélium. Ça flotte. Et parfois, quand on en a plein, ça nous envole, et ça fait du bien.

📚 4ème de couverture :

Un musicien de rue, un homme qui retrouve sa vie au fond d’une brocante, des chaussures qui courent vite, deux demi-truites, une petite lampe dans un couffin, le capitaine d’un bateau qui coule, la phobie d’un père pour les manèges, un matelas pneumatique… On ne sait jamais qui sont les héros des histoires de Gilles Marchand : objets et personnages se fondent, se confondent et se répondent chez cet auteur qui sait, comme nul autre, exprimer la magie du réel. Sous ses airs de fantaisiste, il raconte la profondeur de l’expérience humaine. Gilles Marchand est né en 1976 à Bordeaux. Batteur dans un groupe de rock, il se tourne vers l’écriture de nouvelles en 2010. Son premier roman, Le Roman de Bolaño en 2015, est écrit en collaboration avec Éric Bonnargent, et suscite l’enthousiasme des libraires et des lecteurs du romancier Roberto Bolaño. C’est avec son premier roman solo qu’il rencontre un grand succès : Une bouche sans personne est publié en 2016. D’abord sélectionné parmi les « Talents à suivre » par les libraires de Cultura, il remporte le prix Libr’à Nous, le Coup de cœur des lycéens du Prix Prince Pierre de Monaco en 2017 et le prix du meilleur roman francophone Points Seuil en 2018. Son deuxième roman, Un funambule sur le sable, publié en 2017, est un succès et impose cet écrivain original, qui mêle réalisme magique et humanisme, comme l’héritier de Boris Vian, Romain Gary et Georges Perec.

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