📚 4eme de couverture :
Au pied du Puy-Violent dans le cantal, dans la chaleur d’août 1914, les hommes se résignent à partir pour la guerre. Les dernières consignes sont données aux femmes et aux enfants: même si on pense revenir avant l’automne, les travaux des champs ne patienteront pas. Chez les Landry, le père est mobilisé, ne reste que Joseph tout juste quinze ans, en tête à tête avec sa mère et qui ne peut compter que sur Léonard, le vieux voisin. Dans une ferme voisine, c’est Eugène, le fils qui est parti laissant son père, Valette, à ses rancœurs et à sa rage: une main atrophiée lors d’un accident l’empêche d’accomplir son devoir et d’accompagner les autres hommes. Même son frère, celui de la ville, a pris la route de la guerre. Il a envoyé Hélène et sa fille Anna se réfugier dans la ferme des Valette. L’arrivée des deux femmes va bouleverser l’ordre immuable de la vie dans ces montagnes.
🖋 Mon avis :
On m’avait dit « lis Franck Bouysse ». On m’avait dit « tu verras ». Et puis on m’a envoyé Glaise. Et j’ai lu Franck Bouysse. Maintenant je vois.
Je vois qu’il n’écrit pas, il peint avec des mots. Je vois qu’il ne décrit pas, il crée. Il modèle. Il façonne l’histoire et ses personnages. L’atmosphère ? De l’argile travaillée au stylo.
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1914, au cœur de la montagne paysanne, la guerre commence à moissonner les hommes et à déchausser les familles. Ne restent plus dans les foyers que ceux que l’on pense trop faibles : vieux, femmes, enfants, estropiés. Et les rancoeurs. Et les histoires. Empesées par la charge morale d’être forts pour ceux qui sont partis autant que pour ce(ux) qui reste(nt) . Trois fermes, un village, l’attente, les nerfs à vif. Et des âmes que l’Histoire courbera ou déploiera.
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Glaise, ce sont des phrases qui prennent forme, qui sortent du papier, s’animent, enveloppent. Et tout autour, on se laisse prendre, envasés. On entre dans ce livre tout entier, engloutis. Il n’y a pas d’encre sur ces pages, mais de la terre. Et on le lâchera les ongles sales. Franck Bouysse écrit à l’ébauchoir, à la mirette et au couteau avec une poésie sombre comme un soir d’orage. On voit, on sent, on ressent. Bâtir une histoire prend tout son sens sous sa plume, elle se construit vraiment. Tout autour. On sent les paysages s’élever, les personnages prendre corps. On ne plonge pas dans ce livre, on le laisse nous submerger.
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Lecture sensorielle et sombre, avec juste assez de lumière pour donner le relief et dessiner les ombres. C’est dramatique et puissant comme un clair-obscur. Crépusculaire. Profond. Beau comme un tableau de Caravage, les mots en plus.
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Merci @evasionpolar.wordpress.com . Merci infiniment. Grâce à toi, j’ajoute un nouveau verbe à ma collection. Grâce à toi, je Bouysse. Et vous ?
Quelle superbe chronique!
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Merci beaucoup ! C’est toujours plus facile quand le livre nous a plu 😉
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Oh j’aimerais le lire celui-ci aussi !! Ahah et j’adore le petit mot de la fin ♥
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Je vais créer un dictionnaire des lecteurs 😂
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