📚 4ème de couverture :
Certains disent qu’on est des monstres, des fous à électrocuter.
Nous sommes des centaures, des licornes, des chimères à tête de femme.
Les plus jolis monstres du monde.
Au début des années sida, James est l’une des plus belles drag-queens de New York. La légende des bals, la reine des cabarets, l’amie fidèle des club kids et des stars underground. Quand trente ans plus tard il devient le mentor de Victor, un jeune père de famille à l’humour corrosif, James comprend que le monde et les mentalités ont changé.
Sur trois décennies, Jolis jolis monstres aborde avec finesse et fantaisie la culture drag, le voguing et la scène ballroom dans un grand théâtre du genre et de l’identité. Au cœur d’une Amérique toujours plus fermée et idéologique, ce roman tendre mais bruyant est une ode à la beauté, à la fête et à la différence. Une prise de parole essentielle.
🖋 Mon avis :
Maquiller, c’est falsifier ? Le fard et le fond de teint, ça trompe ? On camoufle ou on dessine ? On cache ou on répare. On est un ou plusieurs. Et si finalement on était toujours juste soi, peu importe comment on le peint, mais si possible avec des paillettes, pour leur lumière et ce qu’elle permet d’oublier, un peu. Et aussi parce qu’il ne faut pas les espérer de la vie ou des autres.
Enfiler une robe comme un écrin. Être soi, autrement. Et si, finalement, on ne se cachait pas derrière tout ça. Et si on en avait besoin pour être entier. Mais alors, pour se réaliser pleinement, il faudra sûrement souffrir, sourire, assumer, en pâtir, tout en restant debout, peu importe la hauteur des talons, en espérant qu’un jour les autres comprendront, verront, accepteront. Qu’un jour tout ce qui est, tous ceux qui sont, soient enfin considérés pleinement. Que les monstres n’en soient plus, ni pour eux-mêmes ni pour personne. Ou que chacun prenne enfin conscience qu’il en est un à sa façon.
Au milieu des perruques, des corsets et des nuits embrumées qui durent des jours, j’ai suivi Lady Prudence et Mia. J’ai voyagé dans le New York des années 70-80 et d’aujourd’hui, dansé dans les clubs, écouté les confidences nicotinées sur les trottoirs sombres, appréhendé l’apparition des taches brunes sur la peau. J’ai vu la lumière des néons alors je suis entrée. J’ai lu les ombres alors je suis restée. Attachée. Hypnotisée.
J’ai lu, j’ai appris, j’ai compris. Et j’ai aimé aussi, passionnément. Ave Mr Dufresne-Lamy. Je ne savais pas grand chose de ces divas, je ne connaissais pas leur monde et peu leur histoire. J’en connaissais les musiques et les images, les idoles et leurs fins, mais pas les vies. Je ne les connaissais pas elles. Non, je ne les savais pas. Mais en ouvrant ces pages, vous m’avez emmenée derrière le miroir, par-delà les images, au creux des cÅ“urs, des peurs, des rires, des larmes.
Aujourd’hui, je sais pourquoi j’ai vu autant tourner ce livre. Je sais pourquoi ses lecteurs ajoutent frénétiquement votre bibliographie complète à leur liste. Je sais parce que je l’ai lu, enfin. Et j’ai fait pareil, évidemment. Alors, Monsieur, je préfère vous prévenir tout de suite : entre vous et moi, ça ne fait que commencer.
Et vous lecteurs, come on, vogue.