Je voudrais que la nuit me prenne, d’Isabelle Desesquelles

📚 4ème de couverture :

Leur mensonge préféré aux parents, ils viennent le soir vous dire au revoir, on est à moitié endormi et eux vous murmurent « Je serai toujours là, mon délice, mon ange de la joie douce, merveille de l’amour enchanté », ils caressent votre front, que ça rentre bien dans votre tête. Ce doit être pour cela que ça fait du mal le jour où ce n’est plus vrai, où la main d’un père ou d’une mère ne se posera plus sur le front d’un enfant que l’on n’est plus depuis longtemps. Et si cela arrive vraiment trop tôt, on est fauché net. On peut mourir et vivre longtemps. 

Loin du bruit du monde, Clémence grandit auprès de parents rivalisant de fantaisie. Mais elle n’a pas la voix d’une petite fille et ses mots sont ceux d’un mystère cruel. Que s’est-il passé pour que l’innocence se borde ainsi de noir ?
Plongée vertigineuse et poétique dans le monde de l’enfance, Je voudrais que la nuit me prenne raconte le danger du bonheur. Entre trouble et éclairs de joie, Ce roman explore le lien fragile et inaltérable qui nous unit à nos plus proches. Et la redoutable force du souvenir.

🖋 Mon avis :

Clémence, petite fille qui grandit. Elle a quoi ? 8 ans à peine, peut-être. 8 + 16 à tout casser. Un tourbillon d’enfance au milieu de ce couple merveilleux. Mais peu à peu, les coins de la jolie photo jaunissent, se cornent, vieillissent. Il y a quelque chose n’est ce pas ? Dans la voix. Oui, je crois. Il y a quelque chose, quelque chose qui ne va pas. Et pourtant il est beau cet ombilicœur, ce cordon inaltérable qui les tisse. De la mère à la fille, de la femme au mari, de la fille aux parents, de l’homme à la femme, du père à l’enfant. Oui, elle est belle cette famille-là, douce et folle quelquefois. Oui, il est beau cet amour-là, doux et fort à la fois. Mais cette voix… quelque chose ne va pas.

Je ferme tout juste ce livre. Je le pose à peine. A grand peine. Je laisse mes yeux se noyer, dans l’eau salée, l’eau de mère, de père. Mon cœur gonflé du triste, gorgé du beau, bat encore, trop fort. J’ai bu la tasse je crois. Pourtant, dès l’aube du roman, j’ai pris le temps. Je me suis mouillée la nuque. J’y suis entrée doucement. Parce que vous savez, si on ne se méfie pas, 206 pages, ça s’engloutit. Un claquement de doigts et tout est lu. Mais pas avec Isabelle Desesquelles. Non, avec ses mots à elle, on s’attarde, on relit, on s’imprègne, on écoute. Tout doux. Prend le temps, lecteur. Regarde-les, effleure-les, prends-en soin. Des phrases comme ça c’est fragile, ça ne se cueille pas, ce sont elles qui vous cueillent. Des edelweiss. Voilà ce qu’elle écrit. Des edelweiss. Accrochées aux pages. Alors, si vous y allez, tournez-les doucement. Ça prend du temps de regarder, de toucher avec les yeux. Ça prend du temps de s’attarder, de déguster. Ça prend, tout. Les yeux, l’esprit, le cœur. Et puis ça nous laisse, à genoux. Oui, tu avais raison Amandine. À genoux. Devant la puissance du talent, on s’incline, évidemment. Et on attend. Que la nuit nous laisse, peut-être.


Voilà. Je vous l’avais dit. Je vous avais dit que je me saoulerai encore de ses mots. Et c’est livresselitteraire elle-même qui m’a offert ce vertige. Merci Amandine. Merci de m’avoir fait lire à nouveau cette autrice qui me fascine.

4 commentaires sur “Je voudrais que la nuit me prenne, d’Isabelle Desesquelles

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