L’arrache-mot, de Judith Bouilloc

📚 Résumé :

«La phrase s’écoula de ses lèvres lentement, intelligiblement. Les enfants retinrent leur souffle. Au cœur de la bibliothèque de pergame, la magie opéra encore une fois. Les caractères se décollèrent de la page en tremblotant, ils virevoltèrent sous le nez de la jeune femme avant de dessiner quatre silhouettes distinctes. Les gamins pouvaient reconnaître le marchand d’habits accoutré d’un magnifique pourpoint, et ses trois filles, dont l’une était vêtue avec moins de fanfreluches que les autres… C’était la belle. » la jeune iliade a un don merveilleux : le pouvoir de donner vie aux mots et aux histoires. Ce don fait d’elle la bibliothécaire la plus célèbre de tout le royaume d’esmérie.Le matin où elle reçoit une demande en mariage presque anonyme, elle n’est sûre que d’une chose : son prétendant est un membre de la famille royale !Bien décidée à comprendre qui s’intéresse à elle et surtout, pourquoi cette personne lui propose un contrat de mariage si avantageux, iliade se rend dans la capitale. Là-bas, elle découvre les fastes de la cour… et la froideur de son fiancé. Pourtant, elle finit par s’attacher et à lui et se retrouve, bien malgré elle, propulsée au cœur d’intrigues et de complots auxquels rien ne la préparait.

🖋 Mon avis :

Une jeune bibliothécaire se prénommant comme une grande épopée grecque, capable d’animer les mots et portant une jupe cousue de poésies, un complot, de la magie, voilà de la fantasy comme je les aime !

Si je n’avais pas lu La passe-miroir, j’aurai sûrement adoré ma lecture. Oui mais voilà, je l’avais déjà lu. Et j’ai trouvé trop de similitudes… ce ne sont que des points de détail, des grains de sable, mais ça m’a gênée.

Si je souffle dessus, je dois bien admettre que l’histoire m’a plue. Une jeune fille capable d’insuffler de la vie dans l’encre des pages, ça fait rêver ! Et oui, mais non… Je suis un peu passée à côté. L’écriture est agréable pourtant, c’est beau, poétique, le rythme est bon, et il y a de très bonnes idées, mais quand l’héroïne s’appelle Iliade, on s’attend à quelque chose de grand. Et là, j’ai trouvé que ça manquait d’ampleur, d’audace et d’originalité.

Je sais que le problème vient principalement de moi, je pense que beaucoup d’autres ont ou vont adorer cette histoire parce qu’elle est vraiment bien. Je n’ai absolument pas rechigné à terminer ce livre, loin de là, mais je n’ai pas eu de coup de cœur. Ceci dit, je suivrai les prochains titres de l’autrice avec plaisir.

Je remercie Netgalley et les éditions Hachette pour cette lecture.

Le faiseur de rêves, de Laini Taylor

📚 Résumé:

C’est le rêve qui choisit le rêveur, et non l’inverse…

Il est une ville, au centre du désert, où nul n’a le droit de se rendre sous peine de mort. De ses entrailles sortaient autrefois d’interminables caravanes chargées de trésors mais, depuis deux cents ans, la cité est coupée du reste du monde… Pire encore, un soir d’hiver, le nom de ce lieu de légende s’évanouit en un clin d’œil de la mémoire de tous – Lazlo Lestrange, orphelin de cinq ans à peine, ne fait pas exception à la règle. Frappé au cœur, le petit garçon restera irrémédiablement fasciné par cette énigme. 

Quinze ans plus tard, il travaille dans la plus grande bibliothèque du monde, à Zosma, en rêvant de fabuleuses découvertes quand, de la Cité oubliée, émerge tout à coup une curieuse expédition venue recruter les meilleurs scientifiques du continent. Pourquoi diable s’obstiner à réunir ces esprits éminents ? Mystère… Et pourquoi Lazlo voit-il donc ses songes se peupler de visions étranges – à commencer par une déesse à la peau bleue pourtant assassinée, des années plus tôt, par les habitants de la ville interdite ? Qui est-elle vraiment ? Comment le jeune homme, qui ignore tout de sa légende, peut-il bien la voir en rêve ?

🖋 Mon avis :

Me revoilà en littérature jeunesse !

J’avais eu ce livre à Noël et l’avais mis de côté. J’avais le pressentiment que j’allais aimer et quand j’ai su que le deuxième tome sortirait en Avril, j’ai préféré différer ma lecture pour me rapprocher le plus possible de la sortie du second opus. Et quel flair j’ai eu! J’ai adoré ! Donc voilà, c’est raté, y a plus de suspense… Mais comment le faire durer ? J’ai trouvé cette histoire vraiment originale et formidablement écrite. L’autrice nous emmène dans son univers et nous le dévoile superbement. Certains ont trouvé des longueurs, mais moi pas, je n’ai sauté aucune ligne. J’ai besoin d’être guidée quand je lis du fantastique: comme j’y entre en aveugle, j’aime qu’on me prenne par la main et qu’on pose le décor avec soin. Ça a été le cas ici, et de manière très délicate, sans lourdeur.

L’histoire est bien pensée, l’univers taillé avec précision, et, je le redis, le tout est très bien écrit. J’estime que ce n’est pas parce que c’est un livre destiné aux ados que l’on doit leur faciliter la lecture. J’aime les mots et là, ils ont été réfléchis, pensés, choisis. J’y vois aussi un excellent travail de traduction, même si, n’ayant pas lu l’original, je ne sais pas si elle est parfaitement fidèle. Ce que je sais en revanche, c’est que le texte qui nous est livré est très soigné.

L’univers est tellement immersif qu’on avale les 600 pages sans lever le nez. Je ne me suis pas sentie plonger dans l’histoire, ça s’est fait en douceur. Mais quand j’en suis sortie quelques heures plus tard, contrainte par la fin, j’ai été terriblement frustrée car je voulais la suite très vite. Je me suis vraiment attachée aux personnages, comme si j’avais voyagé auprès d’eux pendant toute ma lecture.

En définitive, j’ai passé un excellent moment en compagnie de Lazlo et des autres. Que ce soit l’histoire, l’univers ou l’écriture, tout m’a plu, même si je dois reconnaître quelques incohérences. Vous l’aurez compris, le tome 2, La muse des cauchemars, sort le 4 avril et rejoindra mes étagères aussitôt!

Caraval, de Stéphanie Garber


📚 Résumé:

Scarlett et sa petite soeur Donatella n’ont jamais quitté l’île où leur père, un homme cruel et tyrannique, les retient captives. À 17 ans, alors qu’elle est sur le point d’être mariée à un inconnu, Scarlett reçoit une lettre de Légende, le maître du jeu Caraval. Cette année, Caraval aura lieu sur l’île des Songes, et Scarlett est invitée ! Depuis toute petite, elle rêve d’assister à ce jeu légendaire et fabuleux… Aidées par Julian, un mystérieux marin, les deux soeurs s’enfuient. Mais à leur arrivée sur l’île des Songes, Donatella est kidnappée par Légende.

Scarlett entre alors dans Caraval avec Julian. Si elle ne retrouve pas sa soeur avant que les cinq nuits du jeu soient écoulées, celle-ci disparaîtra pour toujours…


🖋 Mon avis :

Ces derniers jours, j’ai fait un petit détour et je suis passée par les étagères de la littérature jeunesse. C’est un rayon que j’aime beaucoup, il faut bien l’admettre. On y trouve souvent de vrais talents et des histoires dont mon imagination de gamine a encore besoin. Je ponctue donc très souvent mes lectures « d’adulte » de lectures « d’ado ». Je mets les guillemets, et ils ont leur importance. Je trouve en effet que la littérature jeunesse paie les frais de cette classification car elle devient souvent une barrière que trop de lecteurs n’oseront franchir. Pourtant, croyez-moi, j’y ai souvent fait de très belles découvertes (d’ailleurs, vous pouvez m’écouter parler de tout ça sur le podcast « Dans ta poche » pour l’anniversaire des 40 ans du Livre de poche Jeunesse. Je vous mets le lien, au cas où vous aimeriez m’écouter: https://podcast.ausha.co/dans-ta-poche/pal-en-poche-01 . Le nez bouché et le rhume qui va avec, c’est cadeau…).

La parenthèse refermée, et pour que vous me compreniez un peu, il vous faut aussi que je vous avoue que je suis faible face aux livres… Il suffit souvent d’une jolie couverture, ou d’un résumé qui m’intrigue, ou encore de l’évocation d’un monde imaginaire et magique pour que j’achète. Je suis donc repartie de la librairie il y a quelques jours avec Caraval. Je l’avais beaucoup vu passer sur les réseaux sociaux, la couverture est superbe et le pitch avait éveillé ma curiosité.

Comme je vous l’ai dit, nous sommes dans de la littérature jeunesse, et c’est un détail dont je tiens compte lors de ma lecture. Toutefois, au vu de certaines pépites que j’ai pu trouver dans ce rayon, j’en attends quand même beaucoup. Et là… Et bien là, nous ne sommes clairement pas au niveau d’un Ransom Riggs (auteur des Miss Peregrine ) ou d’une Christelle Dabos (auteure de La Passe-Miroir). Je ne vais pas vous mentir non plus, ma lecture a été plutôt agréable dans l’ensemble mais elle n’a tout de même pas été à la hauteur de mes exigences…

Quand on a goûté à des histoires taillées au millimètre, à des univers travaillés jusque dans les moindres recoins et brodés comme de la dentelle, on est forcément un peu déçu. L’ambiance est sympa mais on manque d’envergure. Entendons-nous bien, de l’envergure il y en a l’intention, mais dans la réalisation, ça manque de précision. J’ai trouvé l’ensemble un peu brouillon. On se perd parfois, on manque de détails, on tâtonne un peu.

Je reconnais que l’histoire est plutôt originale et qu’elle m’a tout de même emmenée jusqu’à la dernière page. Je lirai d’ailleurs Legendary, le deuxième tome, quand il sortira en poche et ce pour plusieurs raisons. D’abord parce que je ne m’arrête jamais à un premier roman, je laisse toujours (ou presque) une deuxième chance à l’auteur. Ensuite, parce que l’histoire ne s’arrête qu’en partie et que j’aime bien aller au bout des choses. Et puis, comme je vous l’ai dit, même si je n’ai pas été transportée, j’ai été portée et c’est déjà pas mal.

C’est donc un bilan mitigé mais pas catastrophique pour autant. Et il m’est avis qu’on en entendra à nouveau parler dans les mois/années à venir puisque le troisième tome sort en anglais en Mai et que la 20th Century Fox a acheté les droits …

La Passe-Miroir T.3 : La mémoire de Babel, de Christelle Dabos


J’ai repoussé ce moment le plus longtemps possible mais je n’y tenais plus! J’ai donc enfin lu le tome 3 de La Passe-Miroir… Et l’attente du tome 4, le dernier, sera encore plus difficile!

Que vous en dire? Rien si vous n’avez pas lu les deux premiers, et que du bien si vous les connaissez déjà. Je ne dévoilerai rien de l’histoire, au risque d’en dire trop pour ceux qui ne l’ont pas encore lue, si ce n’est qu’encore une fois je l’ai adorée !

Dans La mémoire de Babel, Christelle Dabos est fidèle à elle-même, le récit est fluide, les mots sont pesés, choisis avec soin. Les descriptions sont absolument parfaites, à aucun moment on ne saute des mots car rien n’est en trop (oui, je sais, c’est mal mais j’avoue qu’il m’arrive de sauter des lignes entières quand les descriptions sont trop longues et qu’elles n’apportent pas grand chose…). L’univers est si finement tissé qu’on dirait de la dentelle. Et pourtant, il est dense et riche mais jamais l’autrice ne nous perd. Depuis Harry Potter, aucune histoire ne m’avait emportée à ce point. Encore une fois, c’est de la littérature classée jeunesse qui mériterait de se trouver aussi sur les rayons adultes. J’ai décidément beaucoup de mal avec le classement jeunesse… Beaucoup trop de lecteurs passent à côté de vraies pépites en ignorant ce rayon.

Vous l’aurez compris, c’est un coup de cœur, comme pour les deux premiers volets!

Vous connaissez La Passe-Miroir? Si ce n’est pas le cas, je ne saurais que trop vous conseiller de foncer et de partir voyager à travers les arches aux côtés d’Ophélie et de son écharpe !

Hazel Wood, de Melissa GILBERT

Date de publication (France) : 25/04/2018

Editeur : Milan

Genre : Fantasy jeunesse

Résumé :

« Ne t’approche sous aucun prétexte d’Hazel Wood. »

Ces quelques mots laissés par la mère d’Alice juste avant son enlèvement scellent à tout jamais le destin de la jeune fille.

Hazel Wood, la résidence légendaire d’Althea Proserpine, auteure des célèbres « Contes de l’Hinterland ».
Hazel Wood, d’où semblent échapper des personnages inventés par Althea.
Hazel Wood, où sa petite-fille, Alice, va devoir s’aventurer.
Hazel Wood, dont personne ne revient jamais.

Et si Hazel Wood était bien plus qu’un simple manoir ?
Un leurre ? Une porte d’entrée sur un autre monde? Et si Alice était bien plus qu’une simple new-yorkaise ? Une princesse ? Une tueuse ?

Il était une fois… Hazel Wood.

Mon avis :

Je suis assez friande de ce genre de lectures, depuis Harry Potter jusqu’à La Passe Miroir, j’aime les histoires qui me font voyager dans un ailleurs qui n’existe pas. Le résumé avait déjà tout me plaire et la couverture a fini de me convaincre 😊

Pendant la majeure partie du livre, on suit Alice, une jeune fille a la colère sourde et enfouie, dans sa course pour retrouver sa mère qui vient d’être enlevée. Il semblerait que cette disparition soit liée de près ou de loin à sa grand-mère qu’elle n’a jamais connue et dont on sait seulement qu’elle était auteure de contes noirs, « Les contes de l’Hinterland » et qu’elle vivait recluse à Hazel Wood, sa mystérieuse propriété. La référence à Lewis Caroll est à peine masquée, Hazel Wood ressemblant fort au terrier du lapin blanc, et Alice… Et bien disons que son prénom est suffisant pour réveiller nos souvenirs! Mais elle apparaît ici plus comme un négatif de la Alice que tout le monde connait, plus sombre, moins avenante.

C’est cette partie que j’ai préférée. J’ai aimé découvrir petit à petit l’histoire d’Alice en même temps qu’elle. J’ai trouvé les personnages bien introduits et plutôt intéressants.

La seconde partie nous emmène dans l’autre monde et c’est là que j’aurai dû me régaler, mais je l’ai trouvé trop rapidement traité. On se retrouve face à un flot d’informations qui arrive vite et qui se développe finalement assez peu. Cela aurait sans doute mérité un tome 2 afin de détailler davantage et de prendre le temps de poser l’univers et les personnages secondaires. Ils sont un peu survolés et certains détails auraient dus, à mon sens, être un peu plus fouillés. A l’inverse d’Alice au pays des merveilles, je trouve qu’on passe trop peu de temps dans l’autre monde.

Toutefois, j’ai passé un moment vraiment sympa en compagnie de Finch et d’Alice et je suis ravie de ma lecture.  Je suivrai avec plaisir les prochaines sorties de Mélissa Albert qui signe là un premier roman très prometteur.

Si je devais lui donner une note : 3.75/5