Sale boulot, de Larry Brown

📚 Résumé :

Braiden Chaney n’a plus ni jambes ni bras. Walter James, lui, n’a plus de visage. Ils les ont tous deux perdus au Viêt-Nam. L’un est noir, l’autre est blanc. Vingt-deux ans plus tard, ils se retrouvent dans la même chambre d’un hôpital pour vétérans du Mississippi. Au fil d’une très longue nuit, ils se racontent ce qu’ils étaient, ce qu’ils sont devenus, ce qu’ils pourraient devenir et, surtout, ce qu’ils attendent l’un de l’autre. En une nuit, tout est dit sur la guerre – seul lien entre ces deux hommes que tout oppose – et ce qu’elle fait subir aux soldats. En une nuit, tout est dit sur la souffrance, la mort et la compassion.

🖋 Mon avis :

En une nuit, tout se dit. Ce n’est pas une amitié qui se tisse, mais une fraternité. De celles qui se trouvent et se construisent sur les débris de la guerre.

Deux hommes au corps et à l’esprit cassés, abîmés, se parlent. Une nuit. Ils ne se connaissent pas mais pourtant ils savent. Ils s’écoutent sans s’écouter, ils n’en ont pas vraiment besoin. Ils savent ce que la guerre leur a fait, ce qu’ils sont aujourd’hui.

Un roman à deux voix, deux voix qui se répondent sans question. Ils se disent. Chacun avec son bagage, chacun avec son langage. La souffrance, la vie d’avant, la vie d’après. Quand la guerre est finie mais que le combat continue. On n’en ressort pas indemne, jamais. Mais quand l’intérieur est aussi brisé que l’extérieur, que reste-t-il ?

Il n’y a pas de poésie, tout du moins pas comme on a l’habitude de la lire. Chacun s’exprime tel qu’il est. Le texte est brut, à vif, écorché. Il ressemble à ces hommes. Il ressemble à ce qu’ils ont vécu. Au fur et à mesure des pages, on plonge dans leur enfer, celui de la ségrégation, de la pauvreté, du Vietnam, de l’après, quand l’enfer continue au delà de la zone de combat, qu’il colle à la peau, même 22 ans après. Finalement, la guerre, quand on l’a commencée, on ne s’en sort jamais.

On lit et on se dit qu’on aurait bien besoin d’une bière nous aussi. Et on écoute, assis au bord du lit. Une nuit. Deux vies.

Ça n’a pas été une lecture facile,mais elle m’a plue. Vraiment.

Vol au-dessus d’un nid de coucou, de Ken Kesey

📚 Résumé :

Devenu un classique contemporain, le roman de Ken Kesey, paru en 1962, n’a rien perdu de sa puissance. Il plonge dans le chaos d’un hôpital psychiatrique « un monde de carton-pâte peuplé de personnages en trompe-l’oeil, surgis de quelque histoire de fou qui serait vraiment drôle si ces héros n’étaient pas des types en chair et en os… »
L’infirmière en chef Ratched règne en maître sur son service. Jusqu’au jour où débarque McMurphy, un sacré énergumène bien décidé à redistribuer les cartes et à redonner un peu de dignité et d’espoir aux malades. Rebelle et gouailleur, il engage alors à ses risques et périls une résistance acharnée contre l’institution.

🖋 Mon avis :

Plongée au cœur d’un asile américain au début des années 60. Quand le cerveau dysfonctionne autant du côté des malades que des soignants. Quand l’amitié se tisse petit à petit et devient la seule corde à laquelle se raccrocher.

Bon… Par quoi je commence ? C’est toujours difficile de mettre de l’ordre dans ce qu’on a à dire quand on a tout aimé. Dire que ce livre est une pépite est d’une banalité navrante mais quand même… c’en est une ! Il est dit que c’est devenu un classique de la littérature américaine et je comprends pourquoi maintenant. C’est un roman inoubliable.

Le point de départ est une arrivée, celle de McMurphy, une petite frappe qui choisit l’hôpital psychiatrique pour éviter la prison. Fraîchement débarqué, il amène avec lui un nouveau souffle dans ce centre où règne une infirmière en chef vicieuse, autocrate et despotique. Avec son œil neuf et son esprit libertaire, il vient alors bousculer le quotidien médicamenté, ceinturé et morne des patients et l’ordre imposé par les soignants.

Dissipant la brume, la vie et la liberté reviennent par sursauts. C’est l’espoir qui renaît, l’esprit qui redémarre. Ce sont des amitiés fortes. C’est un vent de rébellion qui souffle sur les contentions chimiques et psychologiques. C’est le grain de sable dans les rouages de la machine à brouillard.

Ken Kesey signe un roman magistral grâce à une écriture juste, prenante, immersive et des personnages forts et attachants. C’est un coup de maître, ça en fait un coup de cœur, forcément.

En bref, c’est un livre à lire, absolument.

Tangerine, de Christine Mangan

📚 Résumé :

Tanger, 1956. Alice Shipley n’y arrive pas.
Cette violence palpable, ces rues surpeuplées, cette chaleur constante : à croire que la ville la rejette, lui veut du mal.
L’arrivée de son ancienne colocataire, Lucy, transforme son quotidien mortifère. Ses journées ne se résument plus à attendre le retour de son mari, John. Son amie lui donne la force d’affronter la ville, de sortir de son isolement.
Puis advient ce glissement, lent, insidieux. La joie des retrouvailles fait place à une sensation d’étouffement, à la certitude d’être observée. La bienveillance de Lucy, sa propre lucidité, tout semble soudain si fragile… surtout quand John disparaît.
Avec une Tanger envoûtante et sombre comme toile de fond, des personnages obsessionnels apprennent à leurs dépens la définition du mot doute.

🖋 Mon avis :

Il y a du Talentueux Mr Ripley dans ce livre, mais avec un petit truc en plus. Ce « petit truc » n’est pas anecdotique. C’est Tanger. Tanger l’enivrante, la mystérieuse, l’enveloppante. C’est la ville qui impressionne et inhibe les uns, mais qui autorise aussi les excès des autres. Et quelque part dans ses rues, se joue une histoire de femmes.

Il y a Alice, une jeune anglaise perturbée, sous la coupe de son mari, effacée, engluée. Et puis il y a Lucy, son amie venue lui rendre visite, une jeune femme forte, sûre d’elle, téméraire. Tandis que l’une n’ose pas sortir, l’autre s’approprie la ville. Leur histoire a démarré ailleurs mais le fil ne s’est pas rompu. Ici, il reprend son tissage et le nœud se resserre. La toile sombre se déploie sous le soleil comme une chape de plomb. Et à contre-jour se dessinent les ombres.

C’est un huis-clos à ciel ouvert mais on manque d’air. Les murs sont dressés, non plus par la ville ou l’appartement, mais par les personnages eux-même. Manipulation, mensonges, folie… et puis la chaleur pesante du Maroc qui nous colle à la peau… Bientôt Tanger s’incarne et nous embarque. La tension monte, on s’interroge, on s’énerve. J’ai terminé ma lecture en apnée, agacée, révoltée. Et puis j’ai respiré. Et je me suis dit que c’était bien joué !

En bref, un très bon premier roman, un thriller psychologique machiavélique bien mené et vraiment prenant. Je remercie Netgalley et les éditions HarperCollins pour cette lecture.

Alice, de Heidi Perks

📚 Résumé :

Une enfant disparaît. Deux versions du drame. Une seule vérité. Harriet avait confié sa fille à sa meilleure amie Charlotte pour un après-midi à la kermesse de l’école. Charlotte est persuadée de n’avoir quitté Alice des yeux qu’une fraction de seconde. Le temps pour la fillette de se volatiliser. Dévastée, Harriet ne peut plus envisager de revoir Charlotte. Elle ne lui fera sans doute jamais plus confiance. Mais elle n’aura pas le choix. Car, deux semaines plus tard, les deux femmes sont convoquées par la police pour être interrogées séparément. Il semblerait que chacune d’elles ait des choses à se reprocher…

🖋 Mon avis :

Quand le cauchemar de tout parent prend vie… Voilà une lecture qui m’aura causé quelques nuits agitées ! Je ne suis pas une mère détendue. Je vois le mal et le danger partout. Je prépare les promenades, je suis toujours près des toboggans, je cours après les trottinettes. Ce n’était peut-être pas une lecture pour moi finalement ! Ou bien si. Parce que, justement, sur moi, ça prend.

J’ai été happée par ce thriller angoissant, et j’ai tourné frénétiquement les pages en me répétant sans cesse: « Oh non ! Je ne sais pas ce que je ferais si… ». Je ne pouvais pas lâcher ce livre, il fallait que je sache. Et puis je me suis prise d’affection pour ces femmes. Je me suis vue en chacune, en celle qui surprotège comme en celle qui se tracasse moins. Deux mères, deux femmes, qui font de leur mieux chaque jour. Elles font ce qu’elles peuvent avec ce qu’elles ont, avec ce qu’elles sont. La psychologie des personnages est développée avec soin et intelligence pour se mettre parfaitement au service de l’histoire et de l’intrigue, et ça m’a plu.

Il y a plusieurs dimensions dans ce livre mais je ne peux pas parler de toutes sans vous spoiler honteusement. Il y a la disparition de l’enfant, bien sûr, et tout ce que l’impuissance face à elle entraîne: la culpabilité, la colère, l’angoisse. Il y a aussi la force de frappe et de destruction de l’individu par l’opinion publique, celle qui se construit sur les jugements faciles, le manque d’empathie, la puissance de l’effet de groupe et la facilité du commentaire sous un article publié en ligne. Au-delà du thriller, on s’interroge.

Heidi Perks signe là un très bon thriller psychologique qui ne va pas arranger mes angoisses mais qui m’a tenu en haleine jusqu’à la fin ! C’est un premier roman qui me fait dire qu’on entendra sûrement beaucoup parler de l’autrice à l’avenir.

Un grand merci à Netgalley et aux éditions Préludes pour la découverte !

Mémoire brisée, de E.U Chirovici

📚 Résumé :

New York, de nos jours. Par une nuit pluvieuse, le docteur James Cobb, un psychologue renommé, donne une conférence sur les souvenirs enfouis. À la sortie, il est abordé par un inconnu, un homme gravement malade qui, quarante ans auparavant, s’est réveillé dans une chambre d’hôtel parisien à côté du corps sans vie d’une femme, sans aucun souvenir de la soirée. À l’heure de sa mort, il a besoin de comprendre : est-il un meurtrier ou un simple témoin ?
Intrigué, James Cobb plonge dans ce mystère vieux de plusieurs décennies. Mais autour de lui, les récits divergent et les interprétations se multiplient. Quand des secrets tout droit sortis de son propre passé rejaillissent, James Cobb est le seul à pouvoir démêler le vrai du faux.

🖋 Mon avis :

La mémoire nous joue des tours, on enjolive ou empire nos souvenirs, mais quoiqu’il en soit, ils ne restent jamais intacts. Chacun a donc une version personnelle et, par conséquent, imparfaite des faits. Nous ne gardons d’un instant ou d’une période qu’une sorte de tableau mental peint par nos émotions et déformé par le temps. C’est à partir de ce constat qu’Eugen Ovidiu Chirovici va tricoter son histoire et il le fait bien.
Ce n’est pas un thriller palpitant, on ne retient pas son souffle, mais j’ai aimé tâtonner, chercher, en apprendre sur les personnages pour mieux les comprendre.

Attirée par le résumé, je me suis lancée dans ce roman sans rien en attendre. Est-ce pour cela qu’il m’a tant plu? Peut-être. Je n’en avais pas entendu parler et je ne comprends toujours pas pourquoi ! Ce livre est très bon ! Je ne connaissais pas non plus l’auteur, mais croyez-moi, je vais le suivre. Il a tout de même réussi à me tenir éveillée toute une nuit tant je voulais absolument savoir. Savoir qui et pourquoi, et comment, et… une vraie partie de Cluedo !

En bref, j’ai vraiment aimé ma lecture et je ne regrette pas mes cernes ! Et, si vous non plus vous ne connaissez pas ce titre, je ne peux que vous conseiller de le découvrir à votre tour !

Je remercie Netgalley France et les éditions Les Escales de m’avoir permis de faire cette découverte.

Novecento: pianiste, de Alessandro Baricco

📚 Résumé :

Né lors d’une traversée, Novecento, à trente ans, n’a jamais mis le pied à terre. Naviguant sans répit sur l’Atlantique, il passe sa vie les mains posées sur les quatre-vingt-huit touches noires et blanches d’un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n’appartient qu’à lui : la musique de l’Océan dont l’écho se répand dans tous les ports.

Sous la forme d’un monologue poétique, Baricco allie l’enchantement de la fable aux métaphores vertigineuses.

🖋 Mon avis :

Vous entendez ? Mais si, écoutez bien… C’est Novecento. Il joue. Il joue sur un piano, sur l’océan. Il joue sa musique à lui, celle d’une vie passée sur un bateau, une musique bercée par les vagues et nourrie par un monde sur lequel il n’a jamais mis les pieds. Novecento c’est une fable, une histoire. Celle d’un homme né en mer et qui ne connaîtra qu’elle. L’histoire d’un pianiste incroyable qui ne saura du monde que ce que d’autres lui auront raconté. Et vous savez quoi? Pour peu que vous tendiez l’oreille, vous voudrez le connaître vous aussi.

C’est un très court roman sous la forme d’un monologue, une poésie de quelques dizaines de page. C’est concentré. C’est beau. Novecento, on fait plus que le lire, on l’écoute avec les yeux.

Alors, qu’attendez-vous? Prenez votre billet en 3ème classe et montez à bord du Virginian, vous ne regretterez pas la traversée. Et si le cœur vous en dit, regardez aussi son adaptation cinématographique, La légende du pianiste sur l’océan. Et un jour, peut-être, vous aussi vous raconterez cette histoire: « Il était une fois un bébé, un bateau, l’océan et un piano… »

Elevation, de Stephen King

📚 Résumé :

Bien que Scott Carey ne semble pas changer, il perd incessamment du poids. Etrangement, il pèse le même poids avec ou sans vêtements, peu importe leur poids.
Ne voulant pas subir d’examens médicaux, il ne veut prévenir personne, si ce n’est son docteur en qui il a confiance.

Dans la bourgade de Castle Rock, Scott se lance dans un combat contre ses voisines lesbiennes dont le chien fait régulièrement ses besoins sur sa pelouse. L’une de ses voisine est glaciale, tandis que l’autre est amicale. Elles essayent toutes deux de maintenir leur restaurant à flot, mais les habitants de Castle Rock ne veulent pas d’un couple homosexuel marié, et le restaurant rencontre donc des difficultés.
Quand Scott découvre les préjugés qu’elles rencontrent, y compris le sien, il décide d’essayer de les aider…

🖋 Mon avis :

Redressez-vous, pas besoin de regarder sous le lit ! Le maître King ne vous empêchera pas de dormir ce soir ! Non, dans ce court roman (ou cette longue nouvelle, je ne sais pas trop), il nous offre un conte philosophique à mettre entre toutes les mains. Il questionne sur la vie, la mort, ce qu’on décide de faire de l’un comme de l’autre, et surtout sur ce qui nous leste : les préjugés et ce qu’ils entraînent de lâcheté et de méchanceté. J’ai lu et réfléchi. Et si ça m’arrivait à moi aussi..? C’est impossible, bien sûr, mais si jamais… Et si je perdais du poids sans effort mais que ça ne se voyait pas. Qu’en conclure alors? Que le chiffre sur la balance n’a pas une si grande importance ? Le poids que l’on traîne n’est peut-être pas si physique que ça. Il faudrait alors peut-être regarder ailleurs pour trouver ce qui nous colle au sol et nous empêche de nous élever pour vivre mieux ensemble…

J’ai aimé ce récit poétique et doux, mais c’était si court ! Quoiqu’il en soit, j’ai vraiment pris du plaisir pendant ces quelques pages et j’en prendrai tout autant à en parler avec ceux qui l’auront lu. Je ne veux pas trop en dire par peur de vous gâcher le plaisir de la découverte, donc je m’arrêterai là. Mais vraiment, n’hésitez pas et lisez-le. Et revenez en discuter ici 😉

Je remercie vraiment Netgalley et Le livre de poche de m’avoir offert cette lecture ❤

November road, de Lou Berney

📚Résumé :

Sur une route perdue de l’Ouest américain, un homme roule à tombeau ouvert.
Cet homme, c’est Frank Guidry. À ses trousses, un tueur à gages mandaté par le mafieux Carlos Marcello, qui veut se débarrasser d’un témoin indésirable dans le crime du siècle  : l’assassinat de JFK.
Guidry sait que la première règle, quand on est en cavale, est de ne pas s’arrêter. Et que la seconde est de ne compter que sur soi-même. Pourtant, lorsqu’il aperçoit, au bord de la route, une femme avec une voiture en panne, deux petites filles et un chien sur la banquette arrière, il y voit une proie facile. Et la couverture qui lui permettra de leurrer l’homme qui le traque.
Alors, Guidry prend le risque.
Il s’arrête.

🖋 Mon avis :

Quand je commence un livre, je sais assez vite s’il va me plaire un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout. Il y a le style, bien sûr, l’histoire aussi, mais il y a surtout ce petit quelque chose en plus qui fait que je bascule ou pas. Mais c’est fragile, les dernières pages peuvent tout faire tomber comme on souffle sur un château de cartes. Quoiqu’il en soit, si j’arrive à me projeter dans l’histoire, à faire plus que la visualiser, à rentrer dedans, c’est souvent gagné. Ça a été le cas ici. Du début à la fin.

Il faut dire qu’avant même d’ouvrir ce livre, il avait tout pour me plaire: le décor (de la Nouvelle Orléans au Grand Ouest américain), le contexte (les années 60, la pègre, la mort de Kennedy), l’idée de départ ( un témoin gênant, sa fuite, une rencontre). Et à peine commencé, je n’ai pas pu le lâcher. J’ai été prise dans ce roman choral comme dans un filet. Le personnage principal fuit, mais moi je n’ai pas pu. Ou plutôt si, j’ai fui avec lui, mais je suis restée prisonnière de l’histoire pour mon plus grand plaisir.

Lou Berney part de la mort de Kennedy et la revisite en l’inscrivant parfaitement dans son époque. Il profite des interrogations que suscitent encore cette affaire pour broder son histoire. L’une des forces de ce roman est là d’ailleurs, dans la cohérence et la vraisemblance de sa version. On peut y croire, et donc on accroche.

Mais il n’y a pas que ça. Les personnages sont tellement vivants qu’on fait plus que les regarder : on les aime, on les déteste, on essaie de les comprendre, on leur parlerait presque. Il y a un vrai travail de fait, on le sent. C’est fluide, rythmé, intelligent. L’écriture est tellement immersive qu’elle nous fait plonger au cœur de l’histoire. Je me suis complètement laissée embarquer dans ce road trip en noir et blanc. Il ne m’a manqué qu’un « bon vieux scotch on the rocks » et une cigarette… En bref, c’est une excellente lecture, délicieusement rétro, qu’on ne lâche pas facilement !

Mille mercis à NetGalley France et aux éditions Harper Collins pour cette découverte !

Si je mens, tu vas en enfer, de Sarah Pinborough

📚 Résumé de l’éditeur :

Lisa. Ava. Marilyn. Toutes ont un secret. Lequel est le plus terrible ? Brisée par un passé tragique, Lisa n’a d’autre rêve qu’une vie sans histoire, à l’abri des regards. Mais quand sa fille, Ava, sauve un petit garçon de la noyade et que l’adolescente devient une héroïne locale, leur monde menace de s’effondrer.
Marilyn, elle, a un mari parfait, une maison parfaite, un boulot parfait. Pourtant, lorsque la vie de sa meilleure amie, Lisa, est sur le point de s’écrouler, la sienne bascule.
Un instant aura suffi à bouleverser l’existence de ces trois femmes. Il y a des secrets qu’il vaudrait mieux ne jamais voir ressurgir. Il y a des fautes qu’on ne peut pas oublier. 

🖋 Mon avis :

Je venais de refermer Le saut de l’ange de Lisa Gardner qui ne m’avait absolument pas convaincue quand j’ai commencé Si je mens, tu vas en enfer. Et là, on change clairement de niveau. Bon, mon avis sera court car j’ai toujours peur de trop en dire pour ce genre de livre. Ce que je peux dire en revanche, c’est que ce thriller psychologique est terriblement bien mené !

Tout est bien pensé, les secrets sont levés petit à petit, sans pour autant que cela devienne lent ou ennuyeux. Par moment, j’ai cru savoir, et puis non, et c’était reparti. J’ai deviné certains détails mais ça ne m’a pas menée bien loin et je suis restée accrochée au livre jusqu’au bout. Le suspens est tenu en laisse, et la bride est savamment lâchée de temps en temps pour nous donner envie de tourner les pages encore et encore jusqu’à la dernière.

Du début à la fin, tout est intelligemment construit et ça a été un vrai plaisir à lire. L’autrice sait comment nous prendre dans ses filets. On pourra lui reprocher une écriture un peu simple mais elle est efficace. En tout cas, j’ai passé un bon moment de lecture ! C’est un thriller qui se lit vite et bien et c’est exactement ce que je cherchais.

Les imposteurs, de John Grisham

📚 Résumé :

À leur arrivée dans leur école de droit, Mark, Todd et Zola voulaient changer le monde, le rendre meilleur. Mais aujourd’hui, alors étudiants en dernière année, les trois amis s’aperçoivent qu’ils ont été dupés. Ils ont contractés de lourds emprunts pour financer des études dans une école qui n’est qu’une vulgaire usine à fric, un établissement de troisième zone dispensant un enseignement si médiocre qu’à la sortie, personne, ou presque, ne pourra réussir l’examen du barreau, et encore moins trouver un travail décent. Et quand ils découvrent que leur école, comme d’autres, appartient à un financier de New York qui tire les ficelles dans l’ombre et a aussi dans son escarcelle une banque spécialisée dans les prêts étudiants, les trois amis comprennent qu’ils ont été pris dans la « Grande arnaque des écoles de droit ».

Mais il existe peut-être une échappatoire, un moyen de se libérer du joug de cette dette écrasante, de révéler les magouilles de cette banque, et même de gagner quelques dollars au passage. Pour ce faire, toutefois, ils doivent quitter l’école. Bien sûr, abandonner ses études si près de l’examen final est une folie. Pourtant, dans leur cas, cela pourrait être une preuve de sagesse…

🖋 Mon avis :

J’avais déjà lu Grisham, il y a bien longtemps, 25 ans peut-être, en commençant par La firme. Adolescente, j’avais trouvé ce livre excellent et n’avais pas été étonnée de le voir adapté. Ici, on prend la même recette et on recommence. Mais ça me plaît moins… Alors attention, il y a de bons ingrédients et le rendu final n’est pas mauvais ! Je suis peut-être simplement moins réceptive aujourd’hui.

Grisham nous emmène avec lui au coeur du système universitaire américain et y dénonce l’envolée des frais de scolarité, les prêts étudiants et leurs conséquences désastreuses. L’auteur décide de prendre le sujet et de le tirer à l’extrême. Ici, nous ne verrons pas la version édulcorée des campus, mais le stress de leurs étudiants et le risque que cela entraîne. Endettés à hauteur de plusieurs dizaines voire centaines de milliers de dollars à peine sortis du lycée, c’est le quotidien de ces étudiants des facs de seconde zone que nous suivons. Le sujet est vraiment intéressant et c’est ce qui m’a fait tenir.

J’ai moins accroché au style un peu facile et sans grande envergure. Et au reste de l’histoire. Je ne veux pas trop en dire donc je m’arrêterai là mais tout m’a semblé trop gros. Toutefois, je sais que ce roman trouvera son public. Et, comme pour beaucoup des autres titres de l’auteur, je pense qu’il sera adapté sur grand écran et que dans quelques années, on le retrouvera un dimanche soir à la télé. En bref, si vous avez aimé L’affaire Pélican et La firme, allez-y !

Pour finir, je tiens à remercier très chaleureusement les éditions JC Lattès ainsi que NetGalley de m’avoir fait confiance en me permettant de découvrir ce titre.